Bienvenue sur la page en français du Gameblog de Thiagi. Cette page vous est proposée par l'équipe de Mieux-Apprendre, créatrice et animatrice du site thiagi.fr et de son Thiagipedia. Cette page, aujourd'hui, est rédigée par Bruno Hourst.
Une chose, avant d'aller plus loin, mérite d'être relevée. Et c'est Adelaïde, fille aînée d'Albane – l'une des formatrices de Mieux-apprendre – qui l'a dit avec beaucoup de pertinence à ses parents lorsqu'elle avait 4 ans : « Tu sais, Maman, à l'école, on ne fait pas que travailler, aussi on apprend des choses ! ».
Et si l'on apprend des choses à l'école, et même en formation pour adultes, des jeux peuvent sûrement y participer. Nous vous proposons ce mois-ci de (mieux) découvrir le jeu « Apprendre ensemble », que nous avons utilisé plusieurs fois et dans différentes circonstances.
Je me souviens : c'était dans les années 2000, j'étais étudiant – d'un âge avancé – dans une université indienne. Le cursus durait 4 mois. Nous étions environ 80 étudiants, d'une trentaine de nationalités. La langue d'enseignement était l'anglais.
Vint le moment des examens finaux, et je proposais aux responsables de la formation d'organiser une grande séance de révision – avec Apprendre ensemble. Ils ont accepté. Chaque professeur m'a alors fourni tous les éléments de son programme qu'il souhaitait tester. En utilisant tous ces éléments sur lesquels nous pourrions être interrogés, j'ai préparé de nombreux « petits jeux dans le jeu ». Puis j'ai organisé la salle d'une manière particulière – vous verrez comment dans le descriptif du jeu – et j'ai prévu une sono.
La séance de révision avec Apprendre ensemble a duré toute une matinée, 4 heures, et cela a vraiment bien marché. J'en étais l'animateur. La seule difficulté est venue de mon bloody French accent, que certains participants avaient le culot de trouver difficile à comprendre. Une Anglaise m'a alors remplacé au micro, et tout s'est bien poursuivi.
Et les examens, est-ce que tout le monde a réussi ? Pas complètement, car les enseignants n'ont pas totalement joué le jeu : nous avons été interrogés sur des notions dont ils ne m'avaient pas donné les éléments pour préparer la séance de révision. Même en Inde, les enseignants ne recherchent pas forcément le succès de tous, mais veulent établir un classement. C'est comme ça, et j'espère que Thiagi ne m'en voudra pas de critiquer légèrement ses compatriotes.
Plus récemment, nous avons utilisé Apprendre ensemble avec des collégiens. Albane et moi-même participions à l'accompagnement d'une classe de 6ème (âge moyen : 10 ans) d'un collège de la banlieue parisienne, à la demande d'une enseignante de français de cette classe, Anne-Sophie de Chauvigny. De nombreux outils de l'approche pédagogique du « mieux-apprendre » étaient utilisés dans cette classe, dont des jeux de Thiagi. Les élèves de cette classe s'étaient auto-désignés du nom de « Benjamins futuristes ».
Vint le moment, là encore, des révisions avant les contrôles de fin du 1er trimestre. Je proposai aux enseignants d'utiliser Apprendre ensemble pendant une matinée, les contrôles effectifs ayant lieu l'après-midi du même jour.
Le réfectoire nous servit de salle de jeu. Il fut séparé en deux parties (une partie apprentissage en coopération, une partie tournois), les élèves se déplaçant plusieurs fois de l'une à l'autre au fur et à mesure de la matinée. Les divers enseignants eurent, là, un rôle très positif : ils faisaient quelques minutes de révision des points-clés de leur matière, avant de lancer les élèves dans leurs révisions en équipes et dans les jeux de tournois. Et nous alternions : révisions en équipe, puis tournois pour rapporter un maximum de jetons à son équipe.
Seule difficulté rencontrée : au milieu de la matinée, les élèves voulaient continuer à « jouer » - donc à réviser – plutôt que d'aller en récréation. Il a fallu faire preuve d'une saine autorité pour les pousser dehors à prendre l'air. Et nous nous sommes rendus compte, lors de cette matinée de révision, comme les élèves savaient beaucoup – mais vraiment beaucoup – de choses...