Du côté de la « French connection »

Bienvenue sur la page en français du Gameblog de Thiagi. Cette page vous est proposée par l'équipe de Mieux-Apprendre, créatrice et animatrice du site thiagi.fr et de son Thiagipedia. Cette page, aujourd'hui, est rédigée par Annabelle Massin. Les illustrations sont de Jilème.

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A mon grand regret, on ne m'a jamais dit, lorsque j'étais étudiante, que l'on pouvait apprendre de ses fautes : ni mes professeurs, ni mes parents, ni mes amis... A croire que l'erreur pour apprendre n'est pas chose commune !

Pourtant, sur le mur en face de mon bureau, est affiché depuis longtemps un poster que j'affectionne particulièrement et qui montre la couverture d'une revue des Cahiers Pédagogiques, dont le dossier principal s'intitule «  L'erreur pour apprendre ». En illustration, on y voit un professeur qui dit, dans un phylactère : « Aujourd'hui, nous allons apprendre tout ce qu'il ne faut pas faire ! ».

Depuis cette importante révélation qui a marqué mon parcours pédagogique, j'ai découvert un jeu-cadre particulier qui me donne la possibilité de partager cette précieuse leçon avec les stagiaires lors de mes formations. Ce jeu-cadre de Thiagi s'appelle « Ce que l'on peut faire de pire ».

Il a différentes caractéristiques intéressantes :

  • il peut être utilisé quelque soit le thème ou la problématique ;
  • l'investissement matériel est quasi-nul et l'investissement en temps adaptable ;
  • il comporte 3 phases : une recherche personnelle / une mise en action théâtrale / undébriefing collectif ;
  • il insuffle une dynamique amusante, interactive et positive vers une réflexion plus approfondie ;
  • et surtout, il surprend - car ce jeu repose sur une mise en action de ce qu'il ne faut pas faire pour aboutir à ce qu'il faut faire dans un contexte donné.

La dernière fois que j'ai proposé ce jeu, les stagiaires ont d'abord bien ri, puis réfléchi de manière dubitative, puis ont amorcé en groupe une approche inversée : à partir de postulats négatifs (c'est-à-dire d'actions à ne pas faire, ou de mots à ne pas dire), ils ont mis en évidence ce qu'il faut éviter, pour déterminer ce qu'il faut faire. Partir d'idées négatives pour parvenir à des idées positives s'avère particulièrement créatif et enrichissant.

Mon amie Anne-Sophie, enseignante, utilise magistralement cette notion positive de l'erreur au sein de l'apprentissage. Au début de ses cours, les élèves entendent avant toute chose cette phrase magique : « Bienvenue à ta faute » !